23 janv. 2017

Glauquitude

J'ai hésité à partager celui-ci. J'hésite encore mais je me lance. Inspirée par ce qui se passe ces temps-ci...

Les nouvelles sont glauques aujourd'hui
Elles l'étaient hier
   le seront sûrement demain.

Les nouvelles sont glauques aujourd'hui
   et je n'ai plus la force d'y faire face.
Les quelques lueurs de bonnes nouvelles
   qui arrivent parfois à traverser la grisaille
sont teintées de discorde qui divise.

Les bonnes nouvelles se font rares
  asphyxiées par les cris d'une foule unie dans sa division
les cris des détracteurs
   des impuissants
        des dépossédés
            des oubliés
                des gens haineux et des gens bien pensants
de ceux qui militent pour
de ceux qui militent contre
de ceux qui aiment crier
de ceux qui aiment s'entendre.

Alors que moi        pauvre petite moi
je m'efface dans le marasme
plus capable de respirer.

Est-ce qu'on ne pourrait pas     juste
         s'aimer?
Nos différences       oubliées?
Nos blessures          effacées?
Notre rancune          enterrée?

Repartir à zéro
tout détruire pour mieux reconstruire.......
est-ce que c'est ce qu'on fait, là, présentement, dans ces nouvelles qui me paralysent?

Même moi, j'y ai cru.
J'ai vu ces femmes marcher
un monde entier de femmes qui hurlaient
de femmes et d'hommes et d'enfants
unis par ses divisions haineuses
et j'ai eu espoir. J'ai voulu me joindre à eux
pour chanter danser crier
avec l'humanité.

Mais l'union n'était que mirage
la césure     toujours présente
comme une vipère sous nos pieds
serpent de discorde qui susurre:

"Ce n'est pas assez"
"Où étiez-vous quand nous sommes sorties dans la rue?"
"Où étiez-vous quand nous chantions l'espoir?"
"Où étiez-vous quand on voulait nous faire taire?"

"Hypocrites!"

Et voilà que la danse de la colère reprend de plus belle et nous entraîne dans une farandole où les sous-groupes se divisent en sous-groupes qui deviennent des groupuscules.

Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des individus qui ne se parlent plus.

L'avenir est glauque et je ne vois plus le futur. 

The Time of the Little Deaths

Wow, two years since I last shared a poem here... I haven't stopped writing, but my creative juices have mostly been directed towards specific projects. Or have been too personal to share. 
This one is pretty raw and personal, but, as the wonderful and inspiring Sarah Slean just posted (as usual, she always comes up exactly when I need her in my life!): "Let your hair down and your scars show!"
So here are some scars from about a year ago. 

Now is the time of the Little Deaths
the Shedding of the skin
     piece by piece          particle by particle          atom by atom

I am changing
leaving the dead parts of me behind
Like a phoenix, reborn from the ashes of a former life

It's not always easy
Death hurts     sometimes
the process of dying is not a peaceful one
it can be full of rage and sorrow
the former self screaming
     begging to be allowed to stay

But the old skin is already too tight
and I can't breathe inside it
 so I squirm
     and pant
        and cry
            and shake
  until there is nothing
nothing left but a shell
  and a naked newborn
terrified by this new world.

Quick! Protect it! Rebuild the old walls!

But no
it must be allowed to take its first steps
to taste and hear and smell and touch
this terrifying      exciting
new world.

This is the time of the Little Deaths
This is the time of the Phoenix.