7 déc. 2011

percolator

ideas
  percolating
drip drip dripping
from my brain
through my pen
to the page

drip drip dripping
through the permeable substance of my mind

then
a low rumbling
as the ideas flow faster now
as the page is filled with words
and the room is filled with the bitter-sweet smell
of poetry

6 déc. 2011

Urgent besoin

Après une semaine et quelques jours de ma formation au centre des arts de Banff, je suis enfin prête à partager ce qui se passe en dedans de moi. Ce soir, on a eu l'occasion d'écouter parler, et de discuter un peu avec, une poétesse qui tire son inspiration des sciences. Alice Major, une auteure à découvrir pour moi. Après cette présentation stimulante, j'ai eu une discussion tout aussi stimulante autour du souper, avec d'autres auteurs. J'en suis sortie vibrante d'idées de sons et de rythmes. Alors, bien sûr j'ai écrit. Ce qui suit est un genre de condensé de ce que je retire de mon stage à Banff, jusqu'à maintenant (dire qu'il me reste encore plus d'une semaine et demie!)



Urgent besoin de créer
                de dire de faire                de penser

L’autre

Sortir de moi pour pénétrer l’inconnu
                l’innommable   l’intouchable
qui se trouve en nous
ce royaume de la peur qui nous habite
qui nous fait vibrer au fond des trippes.

Faire un trip de mots de paroles qui flow
qui transportent vers d’autres rivages.

Besoin urgent de créer
                de réinventer
de faire                ce que je ne sais pas
                ne sais plus        faire.

Besoin urgent d’exister
                par mes mots    par mes gestes par mes désirs.

Que mon soupir devienne buée
devienne masse d’air informe
devienne un souffle glacé qui prend forme
qui engendre un univers d’idées de pensées de poèmes que je crie sur le souffle
essoufflée  épuisée       jusqu’au bout du son.

Exister
pour transmettre l’inconscience du monde
le verbe inconscient d’un geste trop grand
à peine crédible
à peine possible.

Vibrer des idées d’autrui
les faire siennes
et           en même temps
se défaire de soi
enlever les artifices        factices
où on se complet à jouer
sans vivre
sans vibrer.

Éclater
d’un trop-plein de bonheur
une corde qui se tend jusqu’au bout jusqu’à briser
jusqu’à ne plus pouvoir en prendre
et se rendre compte qu’il en reste encore
qu’on peut toujours en faire moins
pour en dire plus.

Je suis cette corde ce ballon qui explose de bonheur
qui éclate            qui n’en peut plus
qui a peur du trop-plein
qui craint la cassure.

L’éponge qui absorbe jusqu’à satiété.
Jusqu’à ce que je dise

C’est assez.

Que je me referme sur moi-même comme une huitre blessée par ce trop-plein de bonheur
qui prend un temps      
un beat                               un silence
pour ensuite
replonger dans la vague du bonheur créatif
pour ensuite
mieux vibrer
nourrie de mon silence.

Besoin urgent de créer
                de dire et de faire
du tangible
plus que ces mots qui se bousculent sur ma page
plus que ces mots qui culbutent dans ma tête.

Dans ma tête y a des images qui ne trouvent pas la sortie.
Dans ma tête y a des images qui ne savent pas où aller.

Alors les mots prennent la relève
ils débordent sur ma page sans vouloir arrêter
sans me donner de répit.

Ils suivent mon souffle et quand je les dis j’y suis presque
presque
là où voudraient être mes images.

Mais le besoin est toujours là
et je cherche encore mon exutoire
ma sortie de secours
pour que cette vibration de l’être
qui me remplit
qui me tient en otage
me laisse un peu respirer librement
me laisse dormir
me laisse vivre.

Et pourtant
c’est cette vibration de l’être
qui me rappelle
que je suis bien en vie.